HERMETIC DELIGHT
Indie Rock / Art Pop
Il y a des chansons qui tiennent debout et d’autres qui sont faites pour tomber. Ce trio né entre Strasbourg et Ankara traverse ces bascules sans mode d’emploi.
À y penser, leur esthétique navigue quelque part entre les fulgurances Sub Pop et les mirages 4AD depuis le début. On les a d’abord entendus débordants, entre shoegaze et bruitisme (Heartbeat, 2012, To The Grave To The Rave, 2013). Vow (2016) resserre les lignes avec un disque live plus sec et intense. En 2020, F.A. Cult, produit par Charles Rowell (Crocodiles), marque un tournant : la pop s’affirme, l’air circule davantage, mais la tension reste là.
Aujourd’hui, on reconnaît leur façon de tenir un motif jusqu’à l’obsession pendant que tout se déplace autour. La voix de Zeynep Kaya enveloppe et transporte, s’étirant ou se resserrant au fil des morceaux. Delphine Padilla donne à la batterie une allure motorique où chaque frappe semble chorégraphiée. Atef Aouadhi fait dialoguer guitares et basses, limpides ou incisives, qui ouvrent l’espace et guident les chansons. Les synthés surgissent ou se retirent pour troubler ou illuminer les mélodies.
Vagabond Melodies (7 novembre 2025) prolonge cette trajectoire. Plus direct, plus ancré, le second album d’Hermetic Delight affine un langage désormais singulier. L’art de la persistance.